Atteint d'une maladie neurologique orpheline qui m'a rendu tétraplégique il y a un an, je suis en passe d'abandonner mon fauteuil roulant, grâce à l'amour de mon compagnon.
Plus d'un an de visites quotidiennes à l'hôpital, un lien permanent, une vigilance de tous les instants, d'énormes sacrifices physiques et psychologiques : son attitude a provoqué l'admiration du personnel des nombreux services où j'ai été soigné. Notre couple a été considéré, traité et respecté avec une humanité et une bienveillance remarquables, sans la moindre trace d'homophobie.
Nous nous aimons depuis près de 22 ans et ce "ménage à trois" avec le handicap est une épreuve terrible à laquelle bien des couples "ordinaires" n'auraient pas résisté. La force et le naturel de notre relation nous sont souvent renvoyés par le regard des autres et le pédé à roulettes et son compagnon semblent avoir entraîné la sympathie de nombreuses personnes aussi éloignées du handicap que de l'homosexualité.
Je suis encore en vie grâce à lui, fier d'avancer à ses côtés, avec mon fauteuil, mon déambulateur, mes cannes et mes attèles. Merde à la maladie et au handicap, vive l'amour !